Cette robe est née de deux influences différentes: une de mes manies saisonnières et la Chemise du Capitaine.
Il y a quelques années, j’ai eu une soudaine envie de posséder un vrai kimono (plus spécifiquement, un modèle yukata, le kimono d’été en coton). J’ai eu la chance d’avoir en ce moment un de mes meilleurs amis au Japon (il s’appelle, vous l’avez deviné, W. Masuko) et je lui ai demandé de m’en apporter un. Le voici en toute sa gloire:
La Chemise du Capitaine est une histoire qu’on nous raconte au cours de couture pour nous expliquer un des patrons les plus simples qui existent. On commence avec un bateau en papier et on raconte l’histoire d’un capitaine dont le navire a été atteint par une tempête et a perdu la proue, la poupe et les mâts:
Etc. En s’étant sauvé par miracle et au coût de sa chemise préférée, le capitaine arrive à un port inconnu. En explorant ce nouveau pays il trouve un tas de tissus qui attire son attention. Il l’ouvre et…
C’était sa chemise.
Tout ça pour arriver dans le patron de chemise en croix, qui est la base non seulement du kimono mais aussi de la djellabah, de plusieurs costumes africains, de la robe de chambre… bref, le voilà complètement ouvert:
C’est très simple: on prend un morceau rectangulaire de tissu avec la largeur et la hauteur désirées (selon qu’on veut des manches longues ou courtes, une chemise ou une robe etc), on coupe le trou pour le cou (7 cm devant et sur les côtés, 3 cm au dos) et on coupe le corps et les manches comme on veut (ouvert, fermé, large, serré…).
Mon idée a été de faire une chemise kimono liée à une jupe corolle en demi-cercle. Voici mon croquis:
Pour me faire une idée meilleure du résultat avant de commencer à coudre, j’ai construit un modèle en miniature de la robe, selon les proportions. J’ai décidé d’ajouter une finition autour du cou qui s’étendrait jusqu’au bout de la jupe, comme si la robe pouvait être entièrement ouverte par le devant. En vérité, elle s’ouvre sur le côté…
Vous remarquerez que les manches ont changé sur la robe finie; je les ai trouvées trop « typées » en taille normale et la robe était peu portable dans la vie réelle (ça faisait cosplay). Le projet original prévoyait aussi une ceinture séparée, qui a été remplacée par une ceinture intégrée dans le corps de la robe. Bien sur, elle peut aussi se porter avec une ceinture type obi en couleur contrastante.
Voilà encore quelques photos:
Remarquez l’encolure éloignée du cou; elle est aussi comme ça sur l’yukata.
Et le dos. Désolée par l’absence de mes pieds sur la photo, mais c’est pas comme si les apparts parisiens abondaient d’espace.
Et voilà!