SI vous avez lu mon premier article sur l’utilisation des patrons du commerce et le deuxième sur les modifications, vous devez être, j’espère, quelques pas plus proches de mieux comprendre les patrons offerts par des magazines de couture.
Je dois avouer que je ne m’y connais pas énormément là-dessus, possédant juste trois pauvres revues de ce type achetées au Brésil et qui ne m’ont jamais servi à grand-chose car les modèles qu’il y a dedans ne sont pas géniaux à mon goût (j’ai acheté le paquet fermé avec les 3 revues en me disant qu’il y aurait bien quelque chose de profitable là-dedans !). Mais ayant déjà feuilleté des revues françaises comme Burda, j’ai constaté que ce n’est pas très différent et je pense m’y connaitre assez pour donner mon opinion non-sollicitée 😉
Cet article sera illustré avec des images de ces revues en portugais, mais j’ai rajouté des explications en français sur les images quand cela a été jugé nécessaire. Laissez des commentaires si vous avez des problèmes !
Entends-je quelqu’un dire, du fond de l’auditorium : « Donnez-nous des règles à suivre, ô, prophète des maladroites? » Puisque vous insistez, je vais vous contenter là dessus. REGLE No 1: Feuilletez le magazine avant d’acheter pour garantir qu’il contient au moins UN modèle qui soit intéressant (et que ce modèle soit fourni à votre taille !). Même si c’est juste un modèle ça peut valoir la peine, vu que ces revues coutent à peu près la même chose qu’un patron indépendant du commerce. Bien sur, l’idéal c’est que plusieurs modèles puissent vous être utiles…
Les pages de ce genre de revue, à part un ou deux articles sur la mode et la beauté et d’autres sujets censés intéresser le public féminin (sexisme quand tu nous tiens), sont dans la plupart dans ce genre :
Une modèle habillée avec les pièces que l’on espère apprendre à construire avec les patrons du magazine. Dans un coin, nous avons le dessin technique de ces pièces (dos et devant), l’indication de la taille et le numéro correspondant au modèle sur le cahier de patrons.
Au milieu ou à la fin du magazine, nous arrivons à ce Cahier de patrons, dont la première page ressemble à ça:
Vous avez certainement repéré les points communs avec le patron Burda utilisé comme exemple dans mon article précédent. Ici nous voyons les mesures utilisées pour définir la taille de chaque pièce de vêtement, plus des instructions pour prendre vos mesures.
Viennent après des explication générales sur l’utilisation des patrons :
Je ne vais pas détailler toutes les informations contenues ici car ce serait redondant (et vous l’aurez certainement dans votre magazine de choix !). Ce sont des conseils pour le repérage des lignes de chaque patron et comment les copier, et d’autres tuyaux d’ordre général. Le plus important pour nous est dans le coin inférieur gauche: le niveau de difficulté. La même règle utilisée pour les patrons indépendants nous sert ici : Choisir un patron conforme à votre niveau en couture. Il se peut que d’autres revues indiquent déjà le niveau de difficulté sur la photo de la pièce, ce qui nous aiderait à gagner du temps au moment de les choisir, mais malheureusement ce n’est pas le cas ici.
Viennent ensuite les instructions sur les pièces elles-mêmes, avec le tableau de coupe pour chacune :
Mais à quoi se réfèrent tous ces instructions? Eh bien, à ça:
OH MON DIEU QU’EST-CE QUE C’EST QUE ÇA? MT EYES!!!!
Ça, mes amis, c’est la feuille à patron. C’est une feuille taille A1 qui vient pliée dans la revue et qui comporte tous (ou une bonne partie de) les patrons proposés. Oui, ils sont tous sur une même feuille. Oui, on n’y pige rien. Mais pour essayer de vous rendre ce processus un peu plus simple, choisissons une pièce au hasard et suivons le chemin proposé par la revue pour sa production.
J’ai choisi ce pantalon, qui n’apparait même pas sur la photo (allez vous en plaindre à l’éditeur de la revue). À côté de la non-photo nous avons, comme d’hab, le dessin technique avec la taille (il n’est proposé qu’en taille 38, rondes s’abstenir) et le numéro du modèle (110). Munis de ce numéro, nous passons au cahier de patrons:
Nous voyons ici que le modèle 110 présente un niveau moyen-haut de difficulté (trois points), n’étant pas recommandé pour les débutants. Sur le tableau bleu en haut nous avons aussi les mesures de la taille (70cm) et des hanches (92cm). Si ces informations ne vous ont pas encore démotivé, poursuivons.
Ensuite nous avons le numéro des pièces à chercher sur la feuille à patron (35 à 39), le type du tracé (_._._.) et le numéro de la feuille (feuille 2). Ça semble cryptique mais tout cela peut être résumé à ça:
Numéro des pièces et tracé recherché
Si vous m’avez suivi jusqu’ici, nous allons utiliser un procédé semblable à celui des patrons du commerce. D’abord, prenez un marqueur (par exemple, jaune, pour pas effacer le tracé original) et tracez sur les pièces du patron que vous voulez construire pour bien les distinguer des autres.
Ensuite, muni de papier calque ou bien de carbone, roulette et papier craft, copiez soigneusement ce tracé sur une autre feuille, puis rangez la feuille à patron originelle. N’oubliez pas d’indiquer, sur votre copie, de quoi s’agit ce patron (par exemple: « Pantalon velours, Revue Monde & Cia ed. 01. p. 15, piece 1/5, Devant »), pour des fins d’organisation et pour pouvoir retrouver facilement les instructions sur la revue si vous décidez de le refaire plus tard. Rangez ensemble toutes les pièces d’un même patron.
Reprenons la fiche de notre pantalon; nous n’avons pas encore fini de l’écrémer…
Les informations que j’ai mis dans le carré rouge indiquent les fournitures nécessaires pour la construction de ce pantalon: tissu et métrage, puis les articles de mercerie. Au-dessous, la description des pièces accompagnée du dessin technique du modèle monté et démonté avec l’indication du droit fil (flèche vers le bas). Nous saurons aussi au moment de couper à quelle partie du pantalon correspond chaque pièce – par exemple, si l’on veut faire les poches dans une couleur différente ou modifier la ceinture.
Ensuite, viennent les instructions pour le montage du pantalon: le nombre de fois à couper chaque piece et l’ordre dans lequel elles doivent être assemblées. Et finalement (pas montré sur la photo) il y a le tableau de coupe avec indication du pli et du droit fil.
Une fois qu’on a compris comment utiliser les patrons d’un magazine, le procédé est à peu près pareil que pour n’importe quel autre patron. Rajoutez si nécessaire les valeurs de couture, copiez toutes les indications sur l’envers du tissu, coupez et, sauf si vous avez beaucoup d’expérience (mais si c’était le cas vous ne seriez pas là en train de lire cet article !), faites une toile pour tester le patron et faire tous les ajustements avant de le couper dans le vrai tissu.
Je ne sais pas si c’est le cas pour Burda, mais la revue brésilienne contient aussi un très sympathique « Mini-cours de couture » de quelques pages !
Il explique comment thermocoller, monter une fermeture invisible, une poche de pantalon et un pied de col, entre autres… Bref, c’est très utile pour les débutants. Encore une fois, je conseille de tester les explications à blanc avant de les appliquer sur une pièce.
Ce petit cours est l’un des avantages du magazine sur les patrons du commerce, l’autre étant, bien sur, le plus grand nombre de patrons à disposition pour un même prix. Comme nous avons vu, pourtant, cette profusion peut être trompeuse; des fois il vaut mieux la peine d’investir dans un patron unique, qui est moins confus, propose plus de tailles et de variations et peut être archivé plus facilement, que d’acheter toute une revue remplie de pièces que vous ne souhaiteriez pas voir sur votre pire ennemie…
Sur notre prochain billet, je vous présenterai les patrons téléchargés d’internet, mes préférés !
Pingback: Comment lire un patron du commerce – Partie 3 (Internet) | 'Tites Mains
Pingback: Pour ceux aiment les patrons du commerce… | 'Tites Mains