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Comment lire un patron du commerce – Partie 2 (Magazines)

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SI vous avez lu mon premier article sur l’utilisation des patrons du commerce et le deuxième sur les modifications, vous devez être, j’espère, quelques pas plus proches de mieux comprendre les patrons offerts par des magazines de couture.

Je dois avouer que je ne m’y connais pas énormément là-dessus, possédant juste trois pauvres revues de ce type achetées au Brésil et qui ne m’ont jamais servi à grand-chose car les modèles qu’il y a dedans ne sont pas géniaux à mon goût (j’ai acheté le paquet fermé avec les 3 revues en me disant qu’il y aurait bien quelque chose de profitable là-dedans !). Mais ayant déjà feuilleté des revues françaises comme Burda, j’ai constaté que ce n’est pas très différent et je pense m’y connaitre assez pour donner mon opinion non-sollicitée 😉

Cet article sera illustré avec des images de ces revues en portugais, mais j’ai rajouté des explications en français sur les images quand cela a été jugé nécessaire. Laissez des commentaires si vous avez des problèmes !

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Entends-je quelqu’un dire, du fond de l’auditorium : « Donnez-nous des règles à suivre, ô, prophète des maladroites? » Puisque vous insistez, je vais vous contenter là dessus. REGLE No 1: Feuilletez le magazine avant d’acheter pour garantir qu’il contient au moins UN modèle qui soit intéressant (et que ce modèle soit fourni à votre taille !). Même si c’est juste un modèle ça peut valoir la peine, vu que ces revues coutent à peu près la même chose qu’un patron indépendant du commerce. Bien sur, l’idéal c’est que plusieurs modèles puissent vous être utiles…

Les pages de ce genre de revue, à part un ou deux articles sur la mode et la beauté et d’autres sujets censés intéresser le public féminin (sexisme quand tu nous tiens), sont dans la plupart dans ce genre :

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Une modèle habillée avec les pièces que l’on espère apprendre à construire avec les patrons du magazine. Dans un coin, nous avons le dessin technique de ces pièces (dos et devant), l’indication de la taille et le numéro correspondant au modèle sur le cahier de patrons.

Au milieu ou à la fin du magazine, nous arrivons à ce Cahier de patrons, dont la première page ressemble à ça:

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Vous avez certainement repéré les points communs avec le patron Burda utilisé comme exemple dans mon article précédent. Ici nous voyons les mesures utilisées pour définir la taille de chaque pièce de vêtement, plus des instructions pour prendre vos mesures.

Viennent après des explication générales sur l’utilisation des patrons :

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Je ne vais pas détailler toutes les informations contenues ici car ce serait redondant (et vous l’aurez certainement dans votre magazine de choix !). Ce sont des conseils pour le repérage des lignes de chaque patron et comment les copier, et d’autres tuyaux d’ordre général. Le plus important pour nous est dans le coin inférieur gauche: le niveau de difficulté. La même règle utilisée pour les patrons indépendants nous sert ici : Choisir un patron conforme à votre niveau en couture. Il se peut que d’autres revues indiquent déjà le niveau de difficulté sur la photo de la pièce, ce qui nous aiderait à gagner du temps au moment de les choisir, mais malheureusement ce n’est pas le cas ici.

Viennent ensuite les instructions sur les pièces elles-mêmes, avec le tableau de coupe pour chacune :

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Mais à quoi se réfèrent tous ces instructions? Eh bien, à ça:

DSC04450OH MON DIEU QU’EST-CE QUE C’EST QUE ÇA? MT EYES!!!!

Ça, mes amis, c’est la feuille à patron. C’est une feuille taille A1 qui vient pliée dans la revue et qui comporte tous (ou une bonne partie de) les patrons proposés. Oui, ils sont tous sur une même feuille. Oui, on n’y pige rien. Mais pour essayer de vous rendre ce processus un peu plus simple, choisissons une pièce au hasard et suivons le chemin proposé par la revue pour sa production.

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J’ai choisi ce pantalon, qui n’apparait même pas sur la photo (allez vous en plaindre à l’éditeur de la revue). À côté de la non-photo nous avons, comme d’hab, le dessin technique avec la taille (il n’est proposé qu’en taille 38, rondes s’abstenir) et le numéro du modèle (110). Munis de ce numéro, nous passons au cahier de patrons:

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Nous voyons ici que le modèle 110 présente un niveau moyen-haut de difficulté (trois points), n’étant pas recommandé pour les débutants. Sur le tableau bleu en haut nous avons aussi les mesures de la taille (70cm) et des hanches (92cm). Si ces informations ne vous ont pas encore démotivé, poursuivons.

Ensuite nous avons le numéro des pièces à chercher sur la feuille à patron (35 à 39), le type du tracé (_._._.) et le numéro de la feuille (feuille 2). Ça semble cryptique mais tout cela peut être résumé à ça:

DSC04454Feuille 2

DSC04455Numéro des pièces et tracé recherché

Si vous m’avez suivi jusqu’ici, nous allons utiliser un procédé semblable à celui des patrons du commerce. D’abord, prenez un marqueur (par exemple, jaune, pour pas effacer le tracé original) et tracez sur les pièces du patron que vous voulez construire pour bien les distinguer des autres.

Ensuite, muni de papier calque ou bien de carbone, roulette et papier craft, copiez soigneusement ce tracé sur une autre feuille, puis rangez la feuille à patron originelle. N’oubliez pas d’indiquer, sur votre copie, de quoi s’agit ce patron (par exemple: « Pantalon velours, Revue Monde & Cia ed. 01. p. 15, piece 1/5, Devant »), pour des fins d’organisation et pour pouvoir retrouver facilement les instructions sur la revue si vous décidez de le refaire plus tard. Rangez ensemble toutes les pièces d’un même patron.

Reprenons la fiche de notre pantalon; nous n’avons pas encore fini de l’écrémer…

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Les informations que j’ai mis dans le carré rouge indiquent les fournitures nécessaires pour la construction de ce pantalon: tissu et métrage, puis les articles de mercerie. Au-dessous, la description des pièces accompagnée du dessin technique du modèle monté et démonté avec l’indication du droit fil (flèche vers le bas). Nous saurons aussi au moment de couper à quelle partie du pantalon correspond chaque pièce – par exemple, si l’on veut faire les poches dans une couleur différente ou modifier la ceinture.

Ensuite, viennent les instructions pour le montage du pantalon: le nombre de fois à couper chaque piece et l’ordre dans lequel elles doivent être assemblées. Et finalement (pas montré sur la photo) il y a le tableau de coupe avec indication du pli et du droit fil.

Une fois qu’on a compris comment utiliser les patrons d’un magazine, le procédé est à peu près pareil que pour n’importe quel autre patron. Rajoutez si nécessaire les valeurs de couture, copiez toutes les indications sur l’envers du tissu, coupez et, sauf si vous avez beaucoup d’expérience (mais si c’était le cas vous ne seriez pas là en train de lire cet article !), faites une toile pour tester le patron et faire tous les ajustements avant de le couper dans le vrai tissu.

Je ne sais pas si c’est le cas pour Burda, mais la revue brésilienne contient aussi un très sympathique « Mini-cours de couture » de quelques pages !

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Il explique comment thermocoller, monter une fermeture invisible, une poche de pantalon et un pied de col, entre autres… Bref, c’est très utile pour les débutants. Encore une fois, je conseille de tester les explications à blanc avant de les appliquer sur une pièce.

Ce petit cours est l’un des avantages du magazine sur les patrons du commerce, l’autre étant, bien sur, le plus grand nombre de patrons à disposition pour un même prix. Comme nous avons vu, pourtant, cette profusion peut être trompeuse; des fois il vaut mieux la peine d’investir dans un patron unique, qui est moins confus, propose plus de tailles et de variations et peut être archivé plus facilement, que d’acheter toute une revue remplie de pièces que vous ne souhaiteriez pas voir sur votre pire ennemie…

Sur notre prochain billet, je vous présenterai les patrons téléchargés d’internet, mes préférés !

Comment lire un patron du commerce – Partie 1b (Modifications)

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Vous souvenez-vous de la robe Burda 7460 que je vous ai montré au dernier billet?

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Je n’ai malheureusement pas des photos du processus de construction ni de la toile, mais je veux vous expliquer comment j’ai fait les modifications sur le patron originel. Voici la robe suggérée par Burda:

burdaWHO WORE BETTER?

Bon. J’ai suivi les instructions du patron (avec les petites modifications montrées sur l’article précédent) et j’ai construit ma toile. Mais en l’essayant, je ne me sentais pas confortable dedans. La robe est en fait bien plus serrée sur les hanches qu’elle le parait sur la photo (ce n’était pas un problème du choix de la taille, vu que j’ai même du la réduire au niveau des hanches). J’ai voulu donc l’augmenter à ce niveau et créer une ligne plus flatteuse sans modifier le haut. J’ai pris papier et crayon et commencé à esquisser…

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J’ai d’abord pensé à insérer des goussets sur les coutures de côté. Je ne l’ai pas testé, mais je pense que ça aurait donné un effet bizarre – la robe serait « triangulaire » sur le devant et proche du corps sur les côtés. Ce que je voulais était une forme plus arrondie, comme celle de la jupe corolle. L’idée des goussets était bonne, mais il fallait les distribuer par toute la jupe. Mon dessin suivant était donc celui-là:

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À droite vous voyez (en portugais, hohoho) la mesure de l’ourlet tel qu’il était prescrit par Burda (99cm) et, au-dessous, la mesure désirée (130cm). Pour avoir cette valeur, j’ai tout bêtement mesuré le bas d’une autre robe que je possédais et qui avait la forme que je voulais.

La robe Burda étant composée de 6 pièces (un devant, un dos et 4 pièces de côté), les goussets pourraient être insérés dans les coutures entre ces pièces – un total de 6 goussets.

J’avais donc 30cm (ouais, j’ai laissé tomber 1cm, allez vous en plaindre au nouveau pape) à partager entre 6 goussets, un compte pas du tout difficile à faire.

Les goussets sont des simples pièces triangulaires qui rajoutent graduellement de la largeur à la jupe. Pour créer une ligne harmonieuse, leur insertion commence à la hauteur des petites hanches – càd à environ 10cm au-dessous de la taille. La robe est donc bien ajustée jusqu’à cette hauteur, puis elle commence à s’ouvrir. C’est une excellente méthode pour cacher les culottes de cheval et assouplir la ligne des fesses et hanches fortes. J’ai profité pour les faires dans un tissu différent pour créer de la variété sur la robe.

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Finalement, après avoir construit la robe définitive selon toutes ces modifications, j’ai senti qu’elle n’était pas bien ferme au niveau de la poitrine (l’immense noeud papillon y a sans doute contribué). J’ai donc rajouté une bretelle qui passe autour du cou. Malheureusement, il ne me restait pas assez de tissu pour faire deux bretelles, ce qui aurait été préférable – la robe fait encore des petits plis sur le dos. Ma prof de couture a suggéré d’ajouter des petites baleines pour éviter cet effet, mais je n’ai pas essayé.

Voici une image du dos de la robe:

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Ça a été un projet marrant et qui n’a pas pris énormément de temps (la robe n’est même pas doublée, la partie la plus compliquée est l’insertion de la fermeture invisible…). En plus, les modifications m’ont permis de vraiment approprier le patron, en faisant de lui une création tout à fait originale! Alors, qu’attendez-vous pour essayer?

Comment lire un patron du commerce – Partie 1

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Et voilà finalement un article que j’avais promis à une lectrice depuis un moment…

J’ai essayé des patrons du commerce un certain nombre de fois dans ma vie. Il faut dire avant tout que même les patrons dits « faciles » dépendent quand-même d’une certaine connaissance en matière de couture pour que le vêtement puisse bien aboutir – il est toujours conseillé de savoir installer une fermeture éclair (qu’elle soit visible ou invisible), coudre des tissus stretch ou faire des ourlets invisibles à la main.

Mais rassurez-vous: il ne s’agit pas des habilités de l’autre monde ! Ma suggestion est de les pratiquer « à blanc » avant de vous essayer sur le vrai tissu et risquer de gâcher votre création. En attendant que je fasse des tutos spécifiques pour chacune de ces techniques (ce qui, vu mon taux de publication, parait loin d’arriver), voici un site en français avec d’excellentes ressources et des explications détaillés: http://www.coupecouture.fr/.

Revenons donc aux patrons du commerce. Je les classifie en trois types : Les patrons tout court, les patrons de revues et les patrons téléchargés d’internet. Burda, par exemple, en en propose les trois types*.

*AVIS DE NON-RESPONSABILITÉ: Je n’ai jamais acheté un magazine Burda (en général je ne suis pas trop fan des modèles qu’ils proposent), j’en parlerai donc de manière générique basé sur d’autres magazines de couture.

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1. Les regles d’achat

Les patrons du commerce viennent dans une enveloppe comme celle de l’image. Ils peuvent être achetés à certaines merceries (Toto, par exemple) ou sur internet. Les prix varient de 6 à 20 euros selon des critères que je ne comprendrai jamais (les patrons Vogue, par exemple, sont pour moi les plus magnifiques, mais aussi les plus chers, et j’attends donc d’être un peu plus versée dans les arts de la couture pour m’en faire plaisir). L’avantage des patrons Burda c’est que pour un même prix vous avez deux ou plus variations d’un même modèle pour le prix. 

L’enveloppe montre plusieurs informations utiles sur le patron qu’il contient. D’abord, le niveau de difficulté (chez Burda, ils sont 4). Dans ce cas spécifique, j’avais été invitée à un mariage, je n’avais rien à me mettre dessus et j’étais débutante en couture; j’ai donc choisi un modèle classé « Facile », mais assez mignon quand-même. Nous avons ainsi la REGLE No 1 : Choisir un patron conforme à votre niveau en couture.

Nous voyons également ici le dessin technique des différents variations (qui nous montre, par exemple, que le modèle C est composé de pièces séparées pour le haut et la jupe, et qu’il va falloir faire face à une FERMETURE INVISIBLE) et les tailles dans lesquels le patron se décline : ici, de 32 à 44. REGLE No 2 : Choisir la bonne taille.

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Avec les deux premières règles, nous réduisons déjà le nombre de nos options. Mais regardons ensuite sur le dos de l’enveloppe: le tableau en haut montre la quantité de tissu dont vous aurez besoin par rapport à votre taille et la largeur du tissu (114 ou 140cm) et, à gauche, les types de tissu recommandés pour garantir le visuel vu sur les photos. Ce qui nous amene à la REGLE No 3 : Choisissez un tissu avec lequel vous pourrez travailler. Pour les débutantes donc, des tissus pas trop fins, sans stretch et sans motifs qui demanderaient des raccords (damier, rayé, vichy, etc.). Si le patron demande des tissus plus compliqués que ça, il vaudrait mieux d’en choisir un autre modèle pour éviter des frustrations.

En bas, à droite, nous avons à nouveau les dessins techniques avec l’indication de la longueur taille-ourlet et du tour de l’ourlet. Si vous voulez une robe plus longue ou plus large, il faudra choisir un autre modèle ou modifier celui-là (je vous montrerai ma solution sur un autre article).

Je suggère aussi une REGLE No 4 : Construire toujours une toile (cad, une sorte de « maquette » de la robe en toile de coton cheap) pour être sur de pouvoir bien suivre le processus sans découvrir, après avoir coupé toutes les pièces, qu’il aurait fallu rajouter deux centimètres pour la couture.

Le côté gauche du tableau inférieur montre d’autres informations intéressantes. D’abord, les articles de mercerie dont vous aurez besoin pour créer la robe (dans ce cas, de la triplure – cad du thermocollant rigide – et une fermeture éclair invisible de 40cm). Ainsi donc, nous avons la REGLE No 5 : Réunissez tout le matériel nécessaire avant de commencer. Si vous achetez le patron en mercerie, profitez pour prendre aussi les autres articles et peut-être meme le tissu dans la quantité indiquée – et n’oubliez pas le tissu pour la toile !

2. Interprétation

En arrivant à la maison, vous ouvrez le paquet, avide de vous mettre à l’oeuvre, mais vous vous voyez devant d’immenses feuilles de papier de soie hyperfin couvert de lignes qui ne semblent pas faire du sens.

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Pas tout à fait ça mais presque. La photo vient d’ici vu que mon patron est coupé depuis fort longtemps.

Ce sont les différentes pièces qui constituent la robe et ses variations, avec toutes les tailles. Ces pièces sont numérotées; elles ne sont pas toutes nécessaires pour toutes les variations contenues dans la même enveloppe. Pour savoir quelles sont les pieces dont vous aurez besoin, il faut consulter la feuille d’instructions (qui heureusement n’est pas en papier de soie!) contenue dans l’enveloppe:

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J’ai choisi le modèle B (celui avec l’énorme noeud papillon devant), et j’aurai donc besoin des pièces 1-9. Faites aussi attention au nombre de fois où il faut couper chaque pièce; certaines seront coupées « au pli ».

Profitez de ce moment pour lire soigneusement toutes les instructions de construction pour être sure que vous serez capable de les suivre.

Le prochain pas sera de tout déplier et de chercher le tableau ci-dessous:

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Il s’agit du tableau détaillant les règles de Burda pour établir les tailles de ces modèles. On verra ci-dessous comment faire des modifications au cas où vous n’appartiendrez pas totalement à une de ces tailles (c’est le cas pour presque tout le monde d’ailleurs). Pour l’instant, choisissez la taille correspondante à votre mesure la plus forte – les hanches ou la poitrine, par exemple – vu qu’il est plus facile d’enlever des centimètres une fois la robe coupée que d’en ajouter.

À droite, il y a d’autres instructions pour la coupe et le montage. Il est extrêmement important de savoir si les coutures ont déjà été ajoutées au patron ou pas (dans ce cas, il faut les ajouter).

Apres avoir choisi sa taille, il faut la repérer dans la feuille. Chacune des tailles y est symbolisé par un type de ligne pointillée:

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Avec un crayon de couleur, tracez sur la ligne qui vous convient pour qu’elle soit bien visible.

3. Modifications

Mes mesures sont extrêmement hétérogènes: j’ai une poitrine 38, une taille 36 et des hanches 40.  Il y a dans ce cas deux options: soit vous construisez le vêtement normalement selon la taille la plus grande et vous faites les modifications après, soit vous modifiez directement le patron avec des traits reliant les différentes tailles, comme dans l’exemple ci-dessous:

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Les hanches sont tracées en taille 40; j’ai graduellement diminué cette mesure pour aboutir au tracé de la taille 36 à la taille, en l’augmentant à nouveau jusqu’à 38 pour la poitrine. Il est très important de ne pas faire des modifications trop brusques; il faut que ce soit bien graduel et organique.

4. Coupe

Ayant tracé votre taille, c’est le moment de la couper. Comme vous voyez dans l’image ci-dessus, je n’étais pas certaine de ce que je faisais, et j’ai donc simplement coupé sur la ligne de la taille la plus grande et plié le patron vers l’arrière;  comme ça, si la taille n’avait pas été bien choisie ou si mes modifications s’avéraient inappropriées j’aurais eu la chance de revenir en arrière. Un autre avantage est de pouvoir réutiliser le patron pour des gens ayant des mesures différentes des miennes.

Si vous désirez préserver votre patron encore davantage, voici deux idées:

1) Le retracer, sans couper, à l’aide de votre roulette (ou mieux, de papier calque) sur un papier séparé;

2) Le thermocoller et le couper ensuite.

Il est arrivé le moment de couper votre toile/tissu ! Une des feuilles aura les diagrammes suivants:

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Il s’agit, en bas à droite, des tableaux de coupe. Ils indiquent comment doivent être positionnées vos pièces sur le tissu pour obtenir une coupe à la fois correcte et le plus économique possible. Il est très important de suivre ces indications et de faire très attention au droit fil du tissu (càd le sens parallèle à la lisière, qui est la bordure moche de ce dernier). La ligne pointillée à gauche de chaque tableau indique le pli – le tissu sera plié en deux pour que les pièces qui doivent être coupées 2x soient rigoureusement pareilles, et pour que les pièces posées « au pli » (souvent, le milieu devant) soient parfaitement symétriques.

Pliez le tissu endroit sur endroit, épinglez les pièces dessus dans la position indiquée (d’habitude je vérifie le droit fil avec une règle et une équerre), transférez des deux côtés tous les traits, pinces et autres repères avec une roulette et du carbone, calculez une valeur de couture d’au moins 1,5-2cm et, finalement, coupez. Ça fait peur, hein? Puis il sera question de suivre les instructions du paquet pour construire la toile, l’essayer, la corriger et, enfin, se lancer dans la construction de la robe elle-même…

Voici une photo de la mienne pour vous faire envie… je vous raconterai dans un prochain billet comment j’ai décidé et réalisé mes modifications.

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Nouveau cours…

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Je pense que je ne vous ai pas dit vu que c’est arrivé pendant la période dans laquelle le blog a été (encore une fois) honteusement abandonné, mais j’ai quitté le cours de couture du centre d’animation (dommage mais ça a été une question d’argent) et me suis inscrite dans deux des Cours Municipaux pour Adultes de la Ville de Paris:

– Coupe-Couture

– Coupe à Plat-Gradation

À la différence du cours antérieur, qui nous laissait libres pour créer et faire un peu ce qu’on voulait (mais qui manquait quand-même d’un peu de discipline), ces cours-là ont une intention professionnalisante et pour cela proposent un programme (pour les deux, en gros, jupe-corsage-pantalon). Ainsi, mes créations originales se sont restreintes à mon petit chez moi.

Si le programme parait le même pour les deux cours, ils sont bien différents : alors qu’en coupe-couture on construit le patron, on fait la toile (c’est à dire une version d’essayage en tissu cheapos) et puis on construit son vêtement, en coupe à plat on donne plutôt l’emphase à la création du patron et aux plusieurs déclinaisons qu’on peut en faire: jupe de base – jupe à godets – jupe à pli plat et creux – jupe à panneaux, par exemple. On apprend aussi à mesurer proprement une « cliente » et à ajuster la toile à son corps. On nous montre également comment modifier le patron pour différentes tailles. Par contre, on ne construit pas de vêtement.

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Toile de la jupe de base (coupe à plat)

J’aperçois déjà les résultats de ces cours dans mes petites créations quotidiennes : je fais plus attention à ce que je fais, je comprends mieux le tissu, je soigne mieux les finitions… et dès que je trouve un peu de temps, je veux essayer les déclinaisons qu’on apprend au cours de coupe à plat à mes propres mesures et sur mon propre corps, avec les tissus que je ne cesse pas d’accumuler même si j’ai rarement le temps de m’asseoir devant la machine.

Bref, je les recommande vivement pour tous ceux et celles vivant en région parisienne. Il faut juste faire attention aux dates d’inscription et savoir que ces cours sont assez disputés, on doit passer un examen d’admission pour la sélection… (rien de super compliqué mais bon!)

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Jupe de base presque finie (coupe-couture)

Pas froid dans le dos

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Connaissez-vous le site FitzPatterns? Si ce n’est pas le cas, allez-y IMMÉDIATEMENT (je vous attendrai ici)! Ce site australien propose des patrons de couture très simples – même pour les totales débutantes – à un prix très intéressant ou même gratos, ce qui est encore plus intéressant. En plus, si l’on exécute un des patrons gratuits du site et que l’on en envoie une photo à la créatrice, elle nous en récompense avec un des patrons payants! Que veut le peuple?

Les explications fournies avec chaque patron sont, bien sûr, en anglais, mais il n’est nullement difficile à les comprendre avec les illustrations.

Le Katia Shrug est un exemple d’un excellent patron gratuit. Un shrug est une sorte de boléro qui couvre juste les bras et le dos. Personnellement je trouve le concept fort pratique pour les occasions où l’on n’a rien à mettre (genre TOUS LES JOURS) et qu’on aimerait bien porter une de nos robes d’été, sauf qu’il neige dehors. J’ai toute une collection de shrugs de plusieurs couleurs qui vont avec plein de vêtements originellement à manches courtes. Mais je n’avais pas un shrug adapté pour les occasions plus sociales, et c’est pour ça que j’ai téléchargé le patron du Katia Shrug et en ai fait deux versions, les deux en dentelle élastique. En voici la première:

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Il n’y a pas d’occasion plus formelle qu’un mariage. Bon, techniquement c’était un Pacs mais l’intention y était. La cérémonie a été faite fin octobre, et il ne faisait pas exactement chaud (même si cette année l’hiver est plutôt gentil). Je n’ai malheureusement pas fait de photos spéciales avec le shrug mais je crois qu’on peut un peu comprendre l’idée. La plupart des boléros vendus dans des magasins de mariage est juste horrible – trop large, sans forme, ça détruit la ligne de la robe – donc il était pressant de créer ma propre version.

Ce shrug a été doublé d’une autre couche de tissu élastique translucide pour qu’il chauffe un peu plus. La technique pour doubler ce type de pièce a été très bien expliquée ici.

La deuxième version est un peu plus compliqué car j’ai fait des modifications sur le patron (avec l’aide de ma prof de couture). Elle est moins traditionnelle et plus marrante:

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Le devant des manches a été étendu pour former une encolure, à laquelle a été ajouté un col. Celui-là se ferme par deux petits boutons (boutonnières brodées à la main) et, si on veut, un ruban de soie.

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Je trouve plus sympa sans le ruban. Voici ce que ça donne sur le dos:

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Je parlerai de cette robe verte à une prochaine occasion (oui, c’est moi qui l’a faite!).

Et, finalement, le patron du boléro modifié, plus le col:

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Ça vous a tenté? Si vous vous décidez à télécharger des patrons de FitzPatterns faites-moi voir le résultat!